Lorsque les roches parlent...
Les premières datations, à partir de microfossiles présents dans les couches, indiquent que ces dépôts se sont constitués à la fin du Jurassique, voici environ 145 millions d'années, en plein milieu de l'époque des dinosaures.
L'europe est alors un archipel d'îles plus ou moins vastes. Depuis quelques millions d'années, un abaissement généralisé du niveau des océans a provoqué un retrait des mers et la région de Cognac, initialement recouverte par une mer peu profonde, s'est retrouvée exondée. En se retirant, la mer a laissé derrière elle d'immenses lagunes d'eau salée. La carrière de Champblanc est creusée dans une de ces lagunes.
Sur 43 mètres de hauteur, 81 couches de gypse, d'argile, de marne et de calcaire se succèdent, empilées comme les pages d'un livre. Et chaque couche, par son aspect, sa composition, son contenu fossile, raconte une page de l'histoire de cette ancienne lagune.
Sous l'effet de l'évaporation, l'eau de ces lagunes s'est concentrée en sels, qui ont fini par cristalliser et se sont déposés en bancs de gypse, aujourd'hui exploités.
Puis les rivières ont progressivement dessalé la lagune et déchargé des sédiments continentaux et des restes d'animaux. Ce sont les couches d'argile et de marne qui surmontent le gypse. Rivières et terre ferme étaient alors occupées par une faune diversifiée, sous un climat plutôt chaud et aride.
À la fin du cycle, les niveaux les plus élevés composés de calcaires blancs lacustres montrent que l'ancienne lagune salée était devenue un lac d'eau douce.
Photo : Falaise de la carrière de Champblanc montrant la succession des différentes couches de sédiment.
En savoir plus :
La découverte du site et les fouilles
Les recherches scientifiques issues de Champblanc
Donation Garandeau au Musée d'Angoulême
Remerciements à Joane Pouech et Jean-Michel Mazin pour leur contribution à ces pages. Crédits photos : PaléoAquitania.